Le petit train du maquis - Col de Cricheto
 

Source : le petit train du maquis

 

Le circuit en petit train, d’une durée d’environ une heure aller-retour, part d’un bâtiment construit comme une gare, au col de Cricheto, sur la D27, à 725m d’altitude, et aboutit sur la crête de Sardaja, à 850 m d’altitude après avoir traversé une exploitation agricole de 25 hectares parcourue par le cheptel porcin.
Sur le trajet le train traverse une châtaigneraie de 220 pieds nettoyés et entretenus. Tout le long du circuit le chauffeur commente la visite.
Au terminus de la route le premier point de vue immédiatement accessible est la vue sur le lac et le village de Tolla. Ensuite le chauffeur accompagne les gens, à pied, jusqu'à la pointe de Sardaja, ce qui lui permet de compléter son commentaire et d’avoir un véritable échange avec ses passagers. Le trajet, sous châtaigneraie, à une longueur de deux cents mètres environ.
De cette pointe de Sardaja on découvre un vaste panorama des Iles Sanguinaires au Monte D’Oro et plus généralement sur toutes les montagnes qui entourent la vallée du Prunelli.
Au retour, à l’arrivée, il vous accompagnera voir dans un enclos les cochons de l’exploitation agricole.

 

La châtaigne corse, une tradition et une filière bien vivantes

 

Source : la châtaigne corse

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Certains ici parlent de a castagna (la châtaigne) comme le fruit d’une civilisation, Pasquale Paoli affirmait « Tant que nous aurons des châtaignes, nous aurons du pain », une micro-région de Haute-Corse porte le nom de Castagniccia [1]... Indéniablement l’ « arbre à pain », comme est de coutume surnommé le châtaignier, occupe depuis longtemps une place considérable dans la vie des Corses.

Sa présence sur l’île remonte à l’époque de la dernière glaciation du quaternaire (environ 120 000 à 10 000 ans). Sa culture s’y développe au Moyen-Âge notamment pour l’utilisation du bois et connaît un nouvel essor sous l’impulsion autoritaire de Gênes du 14 au 17ème siècles. La châtaigne devient alors l’aliment de base de la population et ses exportations vont bon train.
Cette expansion, la France y mettra fin dès sa possession de la Corse (1768), Louis XV voyant dans le châtaigner un arbre « immoral » qui « constitue l’aliment de la paresse car son fruit supplée a tout : on le ramasse, on le sèche, on le broie et on en fait son pain, leurs chevaux même en sont nourris et la terre est toute négligée » …
 [2]
Jusqu’au début du 20ème siècle, le châtaigner conservera toutefois son importance aussi bien en termes d’alimentation, de construction, de fabrication de mobilier ou d’objets.
La première guerre mondiale, l’exode rural et insulaire ont en autres comme conséquence l’abandon de l’exploitation traditionnelle des forêts. Pour la teinture et le commerce du bois et du papier, de très nombreux arbres sont alors coupés sans qu’aucune plantation nouvelle ne soit opérée. De 33 mille hectares de forêts de châtaigniers à la fin du 19ème siècle, on passe à 19 mille en 1936... La poursuite du déclin démographique et l’abandon de la coupe pour l’industrie permettent aux forêts de se reconstituer.
A partir des années 1970, on assiste au redémarrage de la filière castanéicole. Aujourd’hui sur un potentiel de 30 mille hectares, 2000 ha sont récoltés et entretenus par 80 exploitants pour une production de 150 tonnes de farine de châtaigne corse (+ de 50% en Bio) au travers de 35 moulins en activité
 [3]. Depuis 2006, le label AOC Farine de châtaigne corse – Farina castagnina corsa garantit à la fois l’origine des fruits à travers une aire géographique bien déterminée et un territoire castanéicole défini par des variétés appropriées (une quarantaine ont été répertoriées), un savoir faire typique et unique, un goût bien caractéristique.

Et ce goût on le retrouve dans la gastronomie corse au travers de nombreuses recettes et de produits transformés (crèmes, confitures, marrons glacés, biscuits, gâteaux, foie gras, alcool, bière, …). Ci-dessous quelques sites qui vous mettront la châtaigne à la bouche ! Mais l’idéal c’est quand même de la déguster sur place. Luri, comme de nombreuses communes du Cap Corse, appartient au territoire castanéicole. Autour de la mi-octobre, il suffit de se munir d’un panier et de marcher quelque peu (quelques châtaigniers bornent le parking des Maisons de Poghju...) pour récolter de très beaux et nombreux fruits. On les trouve aussi dans les commerces locaux, on peut en manger « à toutes les sauces » dans les restaurants. L’incontournable, la pulenta ! Bon appettitu !